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La location solidaire va recycler les voitures en bon état mises à la casse

location solidaire

En principe, un véhicule envoyé en centre VHU est en fin de vie. Mais avec le succès de la prime à la conversion, des voitures en ordre de marche sont détruites. On peut y voir dans cette initiative louable de verdir le parc automobile français un certain gaspi. Le gouvernement a trouvé une solution : donner une seconde vie aux voitures toujours bonnes pour le service via la location solidaire.

Prime à la conversion : le revers de la médaille

Cela fait des années que l’État français multiplie les actions pour réduire la pollution automobile. Via le bâton avec le malus écologique. Et la carotte avec des mesures comme le bonus écologique ou la prime à la casse.

Cette dernière permet d’obtenir une aide substantielle lorsqu’on remplace un véhicule thermique relativement ancien par une voiture électrique. Le critère est purement temporel :

  • Pour une essence, la voiture doit être d’avant 2006
  • Pour un diesel, la voiture doit être d’avant 2011

À aucun moment le droit à la prime n’est conditionné par l’état du véhicule. Concrètement, cela signifie qu’une voiture ayant un faible kilométrage et passant sans problème le contrôle technique peut être démolie.

Et croyez-le ou non, cela arrive plus fréquemment qu’on le croit. Des professionnels ont indiqué que des véhicules presque nickel n’ayant même pas 50.000 km au compteur sont démolis. Un véritable gâchis. La loi 2024-310 du 5 avril, qui a fait l’unanimité ou presque, va corriger le tir.

Comment va s’articuler la location solidaire ?

Cette nouvelle loi vise à donner une seconde vie aux voitures en bon état mises au rebut dans le cadre de la prime à la conversion. Seuls les véhicules essence sont concernés. Ils devront être d’au moins 1997 pour les voitures, de 2004 pour les deux-roues.

Les autorités organisatrices de la mobilité recevront les voitures qui ne méritent pas d’être retirées de la circulation. Elles seront alors responsables de les mettre à la disposition de publics défavorisés via la location. Directement, ou en les donnant à des associations engagées dans la mobilité solidaire.

Dans les faits, les véhicules destinés à la location solidaire seront probablement remis gracieusement à des garages solidaires. Ceux-ci organisent déjà un tel service sur base de dons de particuliers. Cette nouvelle source de voitures d’occasion en bon état va leur permettre de décupler leur offre.

Qui pourra recevoir ces voitures gratuites ? Pourront-elles être vendues ?

Tous les acteurs de cette filière location solidaire via des véhicules issus de la prime à la casse devront être conventionnés. Cela inclut également les centres VHU et les garages habilités qui fournissent les voitures destinées ce dispositif.

La loi prévoit uniquement la location, ces voitures solidaires ne pourront pas être vendues. D’ici 3 ans, le gouvernement établira un rapport d’évaluation. Il détaillera notamment le nombre de véhicules loués, le profil et le nombre de personnes qui ont bénéficié du dispositif et le nombre d’acteurs agréés.

Pourquoi ce revirement de politique ?

Si la France est clairement engagée pour combattre la pollution automobile, ce projet doit se faire intelligemment, en prenant en compte les réalités de terrain. Tout le monde l’a compris, même les partis à la posture la plus intransigeante sur ce sujet tel que les écologistes. La transition prendra du temps. La voiture thermique reste indispensable, notamment dans les zones rurales. La location solidaire permettra donc de favoriser l’emploi tout en recyclant des voitures.

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