Si vous vivez à Melun, ou que vous vous trouvez régulièrement dans les rues de la commune du 77, ce triste spectacle ne vous a probablement pas échappé : celui de véhicules abandonnés depuis des lustres, et souvent dans un état de dégradation tel qu’on peut les qualifier d’épaves. Pour des raisons de sécurité et d’amélioration du cadre de vie, les autorités de Melun ont pris des dispositions drastiques afin d’endiguer le phénomène.
A chaque signalement, ou découverte d’un véhicule garé depuis plus de sept jours au même endroit (qu’il s’agisse d’une épave ou d’un véhicule encore en état de marche), la police envoie un courrier au titulaire du certificat d’immatriculation afin qu’il déplace son véhicule dans les deux jours. Endéans ce délai, la police retourne sur les lieux et s’il n’a pas obtempéré, elle ordonne la mise en fourrière immédiate du véhicule incriminé. S’il souhaite récupérer son véhicule, le propriétaire doit bien évidemment acquitter de nombreux frais.
Cette démarche expéditive, qui a commencé déjà fin de l’année dernière, a déjà permis d’endiguer le problème dans les zones rurales. Mais il continue de polluer le paysage et de poser des problèmes de sécurité (incendies criminels) dans les villes de Seine-et-Marne, comme Melun. C’est pourquoi les autorités ont décidé de mettre les bouchées doubles.
Malheureusement, le phénomène des épaves en Seine-et-Marne ne disparaîtra pas totalement. Car les propriétaires qui n’ont pas effectué le changement de nom sur la carte grise sont à l’abri de toutes représailles. Au lieu de payer les frais que représente la destruction d’un véhicule en centre VHU habilité et de faire les formalités (établissement d’un certificat de cession), il est plus simple d’abandonner la voiture dans une rue ou sur le bas-côté d’une grand-route du 77.
Dans certains quartiers de Melun, le souci était devenu un véritable fléau. Rien que près de la gare, 15 véhicules ont été mis en fourrière l’année dernière. Et pour le quartier de l’Almont, ce sont 43 voitures qui ont été enlevées, alors que les places de stationnement y sont précieuses.