L’épidémie de coronavirus a provoqué une crise économique. Dans le but de prévenir une autre crise, sanitaire celle-là, les autorités ont pris des mesures de confinement. Ces dispositions ont paralysé des pans entiers de l’économie, tandis que d’autres tournent au ralenti. Du côté du marché automobile, on n’est pas loin de l’arrêt total, même s’il est encore possible de faire réparer sa voiture ou de faire une carte grise en ligne.
En mars, le marché automobile français s’est effondré de 72 %. Le mois d’avril devrait être encore moins folichon. C’est du jamais vu. Les rares transactions qui ont lieu sont dictées par l’urgence. Par exemple un travailleur essentiel qui se retrouve dans l’obligation de changer son véhicule. Du côté des constructeurs, c’est aussi la bérézina. Plus de 90 % des usines automobiles européennes d’assemblage sont à l’arrêt. Que ce soit en raison d’un manque de pièces ou par sécurité pour les travailleurs. Ou les 2, d’ailleurs.
Mais que se passera-t-il une fois le confinement levé ? Certains économistes parlaient de reprise en V. Cependant, la hausse du chômage et les dégâts occasionnés à la trésorerie des entreprises, qu’il s’agisse de PME ou de multinationales, augurent d’un pouvoir d’achat en baisse. Non seulement les ménages français et les sociétés auront moins d’argent à dépenser. Mais le coup que le covid-19 a occasionné à la confiance aura des conséquences sur la consommation.
Certes, on peut s’attendre à ce que des personnes qui avaient planifié l’achat d’une voiture concrétisent leurs ambitions une fois le confinement levé, que ce soit en mai ou en juin. Mais il y aura aussi beaucoup de défections et de budgets revus à la baisse.
Fort de ce constat, KPMG a publié un rapport préconisant l’intervention de l’État afin d’assurer la relance du marché automobile français. Si la société de conseil admet qu’il est difficile de faire des prédictions vu le caractère exceptionnel de cette crise, il est certain que le marché ne reprendra pas naturellement. Quelles sont les pistes à suivre ? Des incitants fiscaux, selon KPMG (révision du dispositif de la prime à la casse, carotte fiscale pour les entreprises), mais aussi un relâchement momentané des contraintes écologiques afin de donner une bouffée d’oxygène à des constructeurs passablement sous pression.
En effet, le gouvernement promeut depuis quelques années les solutions de mobilité verte. En recourant tantôt à la carotte (prime à la conversion), tantôt au bâton (malus écologique). Mais ces solutions sont évidemment plus chères. Si on ajoute à cela que le prix de l’essence est désormais beaucoup moins cher suite à l’effondrement des cours du pétrole, ce secteur va se retrouver particulièrement en difficulté.
Le besoin de s’adapter rapidement n’est pas nouveau pour les constructeurs. Mais cette dynamique vient nouveau de s’accélérer avec la pandémie de coronavirus. Il est encore trop tôt pour comprendre toutes les conséquences. Il est cependant clair que pour les marques automobiles, il va falloir être agile. Voitures écologiques, canaux de vente en ligne, hygiène des véhicules, autopartage… Le coronavirus pourrait changer la donne à bien des égards.