La région PACA a détenu pendant des années le titre de région la plus chère de France en termes d’immatriculation. Mais depuis le 1er mai, la région Sud s’est fait détrôner de sa place peu enviable par la Bretagne. En effet, à cette date le prix du cheval fiscal est passé à 55 €. Soit le tarif du CV le plus élevé du pays. De plus, l’exonération de 50 % pour les véhicules dits propres est supprimée.
En 2022, le conseil régional breton avait déjà envisagé de relever le prix du cheval fiscal de 51 à 51,35 €. Une telle décision aurait débouché sur la mise en place du CV le plus cher de l’Hexagone. En effet, ce record est détenu depuis longtemps par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec son prix du CV à 51,2 €. L’augmentation ne fut néanmoins pas votée.
La région du nord-ouest de l’Hexagone a donc commencé l’année 2023 avec un tarif inchangé à 51 €. Les autorités ont néanmoins prévu une hausse décalée dans l’année, au 1er mai. Depuis cette date, il faut régler 55 € par cheval administratif lorsqu’on immatricule une voiture neuve ou d’occasion non électrique.
Mais ce n’est pas tout. Le conseil régional basé à Rennes a aussi décidé d’éliminer la ristourne de 50 % de la taxe régionale pour les véhicules dits propres. En guise de rappel, cette catégorie englobe les véhicules au gaz, au bioéthanol ainsi que les voitures hybrides. Ces véhicules doivent désormais payer l’intégralité de cette taxe d’immatriculation, devenue majorée en raison de l’augmentation du prix du cheval fiscal. Double sanction, donc.
Les Bretons dans l’attente de la livraison d’un véhicule électrique ou à hydrogène ne doivent cependant pas s’inquiéter. Pour ces automobilistes, rien ne change : l’exonération de la taxe régionale pour la voiture électrique reste totale, car nationale. La hausse du prix du CV débouchera sur une taxe Y2 de 0.
De nombreuses régions françaises éprouvent des difficultés à équilibrer leurs finances. La taxe régionale des cartes grises étant l’un des rares leviers fiscaux qu’elles contrôlent, elles l’actionnent lorsqu’elles ont besoin de nouvelles rentrées.
En ce qui concerne la fin de l’exonération pour les véhicules dits propres, c’est la conséquence de leur succès. Plus la mobilité verte progresse, plus les rentrées fiscales des régions baissent. Pourtant, la popularité des voitures électriques ou hybrides ne signifie pas une baisse des coûts pour les pouvoirs locaux. À moins de réduire drastiquement leurs dépenses, ces incitants ne sont pas financièrement tenables. À ce titre, la Bretagne est loin d’être la seule à prendre une telle décision. Le Grand Est fut le précurseur en la matière. L’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine, les Pays-de-la-Loire et la Bourgogne Franche-Comté ont ensuite imité la région du nord de la France.